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Par delà la lumière

Microscopie électronique d’un myxomycète

Le myxomycète cobaye : un craterium sp. avec son capillitium (son réservoir à spore) en forme de coupe.

Une visite au microscope électronique à balayage de Poitiers

À l’origine de cette journée particulière : un coup de fil d’un mycologue de la SMP : Vincent Montagne. Ce dernier, passionné de myxomycète, veut faire analyser un petit spécimen de Craterium sp. sous la longue vue du dernier microscope électronique à balayage (MEB) du labo de biologie de Poitiers.

Connaissant ma curiosité et mon goût pour l’image, il me propose de l’accompagner pour une après-midi d’observation.

Nous prenons rendez-vous avec Émile Béré, l’homme de l’art à Poitiers et dans ce domaine, mixant haute-technologie, physique et biologie.

Une longue préparation

M. Béré nous accueille et, peu avare en explications, souhaite nous montrer toute la chaîne opératoire.

  1. D’abord fixer le spécimen sur son support de métal, support qui permet sa manipulation sous les -100°C.
  2. Placer l’échantillon dans la cuve de cryogénisation pour geler et solidifier le spécimen. C’est peu de dire que l’azote liquide coule à flot !
  3. Sortir l’échantillon de la cuve grâce à une “navette”, un mat où coulisse l’échantillon maintenu sous température contrôlée dans une boite faisant office de “sas”.
  4. Placer l’échantillon dans une deuxième machine qui va littéralement lui vaporiser une microscopique couche de platine afin d’optimiser l’action du bombardement des électrons sur la surface observée.
  5. Toujours avec la navette, placer le petit sujet sur son dés de métal dans la chambre du microscope. Pour se faire, il faudra encore attendre que le microscope soit à la température optimale et que le vide soit fait.

Le moindre mouvement du spécimen a un effet désastreux sur le rendu par balayage, un peu comme si on déplaçait une feuille pendant une photocopie. Or sous l’effet du bombardement, les structures ramifiées du myxomycète auront un peu tendance à plier. Cela a généré un peu de “glitch” que j’ai tenté d’atténuer autant que possible dans les images ci-dessous.

Dans le vide, un bombardement d’électrons

Et du vide, et du froid et du métal pour fixer le spécimen il y en a…

Pourtant, le bombardement d’électron a la fâcheuse tendance à faire bouger les structures du capillitum à la manière d’une brise marine au couchant. Si cela ne pose pas de problème à la visualisation, cela pose, en revanche, un problème lors de la prise de vue. Néanmoins, avec un peu d’attention et d’opiniâtreté nous avons pu aller très loin et voir en détail l’ornementation des spores ainsi que les grains bien sphériques du calcaire de la construction du myxo.

Vous trouverez ci-dessous les-dites photos reprisent au maximum. La coloration est une liberté pour réchauffer un peu les vues.

Remerciements

Vincent Montagne à l’origine de cette initiative, admistrateur de la SMP.

Émile Béré, ingénieur et “pilote” du microscope électronique à balayage du laboratoire de biologie de l’Université de Poitiers.

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