Grand-voile, grand-voile… Tout est relatif !
Il faut rester dans des proportions modestes car le marasme blanc fait partie des petits champignons qui profitent des orages dès la fin du printemps pour fructifier dans un temps très court.
Il n’empêche… Fixé par un pied brunâtre, grêle et plutôt court, le chapeau se déploie largement comme un parasol ou une voile de spi.
En le regardant par le dessous, la forme des lamelles permet à coup sûr l’identification : pas de lames régulières, elles sont interveinées, anastomosées formant des plis épais avec le chapeau.
Invité d’honneur à l’expo photo du Club de Béruges
Mystérieux mycètes
Photographies d’une biodiversité discrète à ras le sol
Invité d’honneur du Club photo de Béruges (Vienne)
Seulement les samedi 27 et dimanche 28 novembre 2021
Plus d’information sur leur site :
www.clubphotodeberuges.com/manifestations-photographiques/
J’y serai présent de 10h à 12h et de 14h30 à 18h30. J’y dédicacerai également mon ouvrage “Mystérieux Mycètes”.
Au plaisir de vous y rencontrer.
La grand-voile
L’armée minuscule
La concentration de sporophores, leur alignement régulier : c’est un véritable défilé. D’abord flasque amas couleur pétrole, ce myxomycète va former ces petites boules montées sur pied qui se concentrent et deviennent brunes et pâteuses à la manière de l’argile dont il emprunte le nom.
De là à y voir l’armée endormie des soldats chinois en terre du mausolée de l’empereur Qin…
Abstraction fongique
Dans la grande famille des Bolétales, se trouvent tous les Cèpes et Bolets, les plus recherchés par les gastronomes (Cèpe de Bordeaux) comme les immangeables (Bolet de fiel) ou les franchement toxiques (Bolet Satan). Leur point commun : pas de lamelles sous le chapeau
mais des tubes pour libérer les spores. Ici, la coupe d’un Bolet de Quélet révèle les couleurs étonnantes de ce Bolet : pied jaune, extrémités des tubes rouges et une chair bleuissante qui, n’en déplaise à certaines croyances, n’est en rien un signe associable à une toxicité ou une comestibilité.
Ceci n’est pas une pâquerette…
Mais le minuscule Marasme petite roue qui déploie son chapeau en parachute dans les sous-bois humides. Néanmoins, comme les pétales de la pâquerette, le chapeau du marasme se compose d’une succession de petites coupes (forme de champignon dite cyphelloïde) fusionnées les unes aux autres autour d’un pied unique. Cette fusion de plusieurs sporophores en un seul – on parle de métasporophore – est le résultat de l’évolution de cette espèce.
La couvée
Ces spécimens appartiennent à l’ordre des Nidulariales, une famille de champignons qui ressemblent tous à de petits nids d’oiseaux, œufs compris !
Ces petits sporophores mesurent moins d’un centimètre de diamètre et forment des coupes qui poussent sur le bois mort. Ils sont fermés sur leur sommet par un opercule, qui se déchire à maturité et laissant apparaître d’étranges formes lenticulaires comme montées sur ressort : les péridioles, qui contiennent les spores.
La forme en coupe du champignon favorise l’expulsion : en cas de précipitation, les gouttes de pluie percutent les « œufs » et les éjectent à des distances suffisantes pour une bonne dissémination !