Champignon… ce nom évoque l’automne, une balade en forêt et une bonne omelette. Certes, certes… mais si, à la lecture de ce livre vous aviez l’envie d’en savoir un peu plus à leur sujet, alors je vous aurai communiqué un peu de ce pourquoi ils me passionnent. Car les mycètes, champignons d’après le grec mykês, sont partout, en toutes saisons et ne révèlent à nous, créatures de la surface, qu’une petite partie d’eux-mêmes.
Photographier les champignons a été l’occasion de s’y intéresser de plus près. Apprendre que ces organismes ne sont ni végétal, ni animal et forment un règne du vivant bien à part avec son rôle (sans champignons, pas de forêt). Constater comment ils forment des architectures complexes et variées. Ce livret, prolongement d’une exposition, fait la part belle aux graphismes, aux jeux de texture, aux constructions éphémères que s’ingénient à produire ces organismes. En plus des champignons, je vous invite également à découvrir d’autres « mycètes » : les myxomycètes, organismes encore plus discrets. Ces créatures « ultra-terrestres », ni animales, ni végétales, sont des formes unicellulaires ; elles se déplacent comme tous les animaux. Puis quand les conditions le justifient, elles se fixent pour produire des spores à l’aide de petites structures visuellement proches de celles des champignons.
Un photographe nature est forcement sensible aux questions écologiques. Le seul endroit où vous n’avez aucune chance de trouver un champignon : un champs traité. Rouille, cloque du pêcher, etc. sont des champignons parasites potentiellement ravageurs de récoltes. Mais, c’est aussi oublier que d’autres champignons, en symbiose, régulent et apportent eau et nutriments à la plante. Cette biodiversité nous est encore bien trop discrète, absentes des considérations environnementales. Pourtant avoir une meilleure perception de leurs rôles dans l’équilibre des écosystèmes est une occasion à ne pas rater. Qui sait… Les champignons sauveront peut-être le monde !