Les enfants des arbres japonais

Les enfants des arbres japonais

Les enfants des arbres japonais

Les champignons inspirent toutes les cultures populaires. Au Japon, il y a un esprit derrière chaque chose, les kinoko ou littéralement enfants des arbres forcent également l’imaginaire japonais shinto. Ils sont aussi les alliés précieux de la pharmacie, citons par exemples: les Reischi (le Ganoderme luisant, ici représenté en bas à droite) ou encore certains Cordiceps. En gastronomie, les Shitake et les Matsutakes, sont, comme la sauce soja, riches en cette cinquième saveur recherchée en Asie : l’umami.

On les retrouve dans les figurines populaires et précieuses que sont les netsuke. Ces petites sculptures en bois, os, métal ou ivoire, aujourd’hui objets de collections, étaient des sortes de gros boutons bloquant les lacets des blagues à tabacs et autres boîtes à médicaments dans la ceinture des kimonos.

L’âge d’or des netsuke eut lieu pendant la période Edo (17e-19e siècle) et, à l’ouverture du pays à l’occident, durant l’ère Meiji, les netsuke deviennent rapidement objets de collectionneurs séduit par la variété et le soucis du détail de ces chefs d’œuvres miniatures.

Par delà la lumière…

Par delà la lumière…

Par delà la lumière

Microscopie électronique d’un myxomycète

Le myxomycète cobaye : un craterium sp. avec son capillitium (son réservoir à spore) en forme de coupe.

Une visite au microscope électronique à balayage de Poitiers

À l’origine de cette journée particulière : un coup de fil d’un mycologue de la SMP : Vincent Montagne. Ce dernier, passionné de myxomycète, veut faire analyser un petit spécimen de Craterium sp. sous la longue vue du dernier microscope électronique à balayage (MEB) du labo de biologie de Poitiers.

Connaissant ma curiosité et mon goût pour l’image, il me propose de l’accompagner pour une après-midi d’observation.

Nous prenons rendez-vous avec Émile Béré, l’homme de l’art à Poitiers et dans ce domaine, mixant haute-technologie, physique et biologie.

Une longue préparation

M. Béré nous accueille et, peu avare en explications, souhaite nous montrer toute la chaîne opératoire.

  1. D’abord fixer le spécimen sur son support de métal, support qui permet sa manipulation sous les -100°C.
  2. Placer l’échantillon dans la cuve de cryogénisation pour geler et solidifier le spécimen. C’est peu de dire que l’azote liquide coule à flot !
  3. Sortir l’échantillon de la cuve grâce à une “navette”, un mat où coulisse l’échantillon maintenu sous température contrôlée dans une boite faisant office de “sas”.
  4. Placer l’échantillon dans une deuxième machine qui va littéralement lui vaporiser une microscopique couche de platine afin d’optimiser l’action du bombardement des électrons sur la surface observée.
  5. Toujours avec la navette, placer le petit sujet sur son dés de métal dans la chambre du microscope. Pour se faire, il faudra encore attendre que le microscope soit à la température optimale et que le vide soit fait.

Le moindre mouvement du spécimen a un effet désastreux sur le rendu par balayage, un peu comme si on déplaçait une feuille pendant une photocopie. Or sous l’effet du bombardement, les structures ramifiées du myxomycète auront un peu tendance à plier. Cela a généré un peu de “glitch” que j’ai tenté d’atténuer autant que possible dans les images ci-dessous.

Dans le vide, un bombardement d’électrons

Et du vide, et du froid et du métal pour fixer le spécimen il y en a…

Pourtant, le bombardement d’électron a la fâcheuse tendance à faire bouger les structures du capillitum à la manière d’une brise marine au couchant. Si cela ne pose pas de problème à la visualisation, cela pose, en revanche, un problème lors de la prise de vue. Néanmoins, avec un peu d’attention et d’opiniâtreté nous avons pu aller très loin et voir en détail l’ornementation des spores ainsi que les grains bien sphériques du calcaire de la construction du myxo.

Vous trouverez ci-dessous les-dites photos reprisent au maximum. La coloration est une liberté pour réchauffer un peu les vues.

Remerciements

Vincent Montagne à l’origine de cette initiative, admistrateur de la SMP.

Émile Béré, ingénieur et “pilote” du microscope électronique à balayage du laboratoire de biologie de l’Université de Poitiers.

Exposition Photo Nature 2019

Exposition Photo Nature 2019

Exposition Photo Nature 2019

Le Collectif Objectif Nat’, dont  je fais partie, organise une exposition collective sur le vaste thème de la Nature que nous célèbrons tout.e.s en tant que photographes naturalistes.

La photo de faune (oiseaux et animaux de la forêt) côtoiera photos de paysage, approche macrophotographique (insecte et flore) mais également vues de notre fonge (et pas que de mon fait).

L’exposition se tiendra du 4 juin au 14 juillet à la Maison de la Forêt, au lieu-dit le Grand Recoin en forêt de Moulières.

Sur une sélection de plus de cinquante photos réparties en deux sélections pour présenter le travail de ce collectif de 15 photographes.

Pour ma part, j’y présenterai 5 tirages grands formats… de champignons (étonnant, non !?).

Informations pratiques

Du 4 juin au 14 juillet 2019
Fermé les lundi et jeudi
Ouverture de 15h à 18h

 

Les week-end : présence de certains photographes (selon disponibilité)

 

Maison de la forêt
Le Grand Recoin
Montamisé (86)

 

Entrée libre

Mystérieux mycètes, le livre

Mystérieux mycètes, le livre

Mystérieux mycètes, le livre

Mystérieux mycètes

Une biodiversité discrète de formes et de couleurs

17€ Net + frais d’envoi
Texte et photos : Vincent Lagardère
80 pages, 115 photos.
Couverture souple dos carré collé cousu.

Disponible à la vente en librairies à Poitiers, lors des expos et sur ce site.

Champignon… ce nom évoque l’automne, une balade en forêt et une bonne omelette. Certes, certes… mais si, à la lecture de ce livre vous aviez l’envie d’en savoir un peu plus à leur sujet, alors je vous aurai communiqué un peu de ce pourquoi ils me passionnent. Car les mycètes, champignons d’après le grec mykês, sont partout, en toutes saisons et ne révèlent à nous, créatures de la surface, qu’une petite partie d’eux-mêmes.

Photographier les champignons a été l’occasion de s’y intéresser de plus près. Apprendre que ces organismes ne sont ni végétal, ni animal et forment un règne du vivant bien à part avec son rôle (sans champignons, pas de forêt). Constater comment ils forment des architectures complexes et variées. Ce livret, prolongement d’une exposition, fait la part belle aux graphismes, aux jeux de texture, aux constructions éphémères que s’ingénient à produire ces organismes. En plus des champignons, je vous invite également à découvrir d’autres « mycètes » : les myxomycètes, organismes encore plus discrets. Ces créatures « ultra-terrestres », ni animales, ni végétales, sont des formes unicellulaires ; elles se déplacent comme tous les animaux. Puis quand les conditions le justifient, elles se fixent pour produire des spores à l’aide de petites structures visuellement proches de celles des champignons.

Un photographe nature est forcement sensible aux questions écologiques. Le seul endroit où vous n’avez aucune chance de trouver un champignon : un champs traité. Rouille, cloque du pêcher, etc. sont des champignons parasites potentiellement ravageurs de récoltes. Mais, c’est aussi oublier que d’autres champignons, en symbiose, régulent et apportent eau et nutriments à la plante. Cette biodiversité nous est encore bien trop discrète, absentes des considérations environnementales. Pourtant avoir une meilleure perception de leurs rôles dans l’équilibre des écosystèmes est une occasion à ne pas rater. Qui sait… Les champignons sauveront peut-être le monde !

Tib Gordon, Metal Fungi

Tib Gordon, Metal Fungi

Tib Gordon, Metal Fungi

Une petite présentation d’un ami illustrateur et auteur de BD : Tib Gordon.

Rencontré sur les bancs de l’École Européenne Supérieure de l’Image (EESI d’Angoulême) à la fin des années 1990. Notre goût commun pour la culture métal et le fantastique nous ont permis de maintenir un lien. Merci les réseaux sociaux !

Aujourd’hui on brainstorme… Demain peut être un projet à 4 mains autour de l’univers fongique. Sérieux et terre-à-terre s’abstenir…

To be continued…

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